C’est à la faveur de l’obtention du label Unesco pour Djerba, qu’une soirée sympathique a eu lieu la semaine écoulée à Tunis. Portée par l’association Fondation Djerba et le DMO Djerba https://www.facebook.com/DMO.Djerba/?locale=fr_FR qui a longuement travaillé sur le projet de l’inscription, l’évènement a tourné autour d’une exposition. Celle-ci présentait les territoires avec une carte d’identité pour les plus importants points d’intérêt.
Pour rappel, c’est un bien en série, composé de 31 éléments significatifs qui illustrent la diversité et l’importance de l’île qui a été classé UNESCO. Parmi ces constituants, 05 zones urbaines; la Médina de Houmt Souk, la capitale de l’île, avec ses ruelles étroites et son architecture traditionnelle, a été le centre commercial et administratif de Djerba pendant des siècles, El Hara Sghira, 22 mosquées, une synagogue, 2 églises. Pour voir le film qui explique cela, regardez ici https://www.youtube.com/watch?v=09Af3XTKDUk
Conçue comme une invitation, l’évènement a mis l’accent sur ce modèle d’occupation du sol qui est témoin de l’ingéniosité des hommes et de leur respect de la nature. En ces temps d’érosions et de pollutions, de perturbations environnementales et de changements climatiques, l’ensemble architecturale et sociétal est une école de savoir faire et d’harmonie entre l’ile et ses habitants.
31 édifices consacrent l’harmonie entre l’homme et la nature à Djerba
Farhat Ben Tanfous est Président du Destination Management Organisation ( DMO) de Djerba. Engagé pour son ile, il ne cesse de multiplier les efforts pour la défendre. S’engager est pour lui un maigre mot. Farhat ne sait faire autrement. Il ne sait être autrement. Djerba et lui sont indissociables et ses ambitions pour elle sont illimités.
C’est d’ailleurs le principal message qu’il délivre à sa prise de parole: « Nous avons les bases pour commencer à travailler. Toutes les mains sont tendues pour concevoir des itinéraires, valoriser le patrimoine, convertir le potentiel et travailler ensemble pour que la destination rayonne; elle en a tous les atouts. Elle en a toutes les ressources« .
Source: DMO Djerba
Désormais, c’est la mise en tourisme qui le véritable enjeu. Et cela, au delà de la préservation, entretien et développement des monuments et des territoires. Au delà de l’histoire à interroger, des légendes, à écrire, des odeurs à reconstituer, il y a tout a faire! Des itinéraires, un calendrier évènementiel, un marketing,…Mais encore une fois, bien au delà!
On préserve et protège un territoire que l’on aime ! Comment exprimer cet amour? Comment faire respirer les valeurs qu’il représente? La difficulté est de recueillir les initiatives simples ou complexes, écologiques, sociales ou multidimensionnelles, possibles grâce à l’engagement et la coopération entre les habitants, les associations, les entreprises et les acteurs publics.
Composer et recomposer un territoire avec des valeurs
Aujourd’hui, il faut composer avec le digital. Il faut composer avec la fresque humaine qui ne cesse de se déconstruire et reconstruire. Comment faire évoluer ce sentiment d’appartenance à ceux qui ne font que passer, ceux qui s y installent et ceux qui ont envie d’y revenir? Comment convertir cet héritage qui se transmet à l’heure où les codes changement?
Pas simple! Mais qui a dit que cela l’était? Comment expliquer l’inexplicable à une jeunesse qui quand elle porte une blouza djerbienne se sent différente, plus forte, socialement et solidairement lié? Comment expliquer et engager cette jeunesse à se réapproprier une identité au delà des dogmes et des idées reçues basiques? Comment faire en sorte que l’émancipation le respect, la liberté s’expriment dans le territoire? Celui-ci contribuant justement à l’émancipation du citoyen, du visiteur, du client et de l’invité de Djerba. Comme Ulysse un jour, il y a longtemps…