Autrement dit une fatwa qui « hallelisera » l’argent sale de la corruption et des biens mal acquis pour faciliter les mariages ! La revendication de faire la lumière sur les biens mal acquis sous le régime Ben Ali… et après… s’inscrit si peu comme une des priorités de la révolution!
Faute d’entamer les nombreux procès qui dérangent, l’argent sale deviendrait-il propre pour financer les projets prioritaires et, semble-t-il vitaux, du parti majoritaire et au pouvoir provisoirement? Appliquer le terme «halal» sur tout ce qui est punissable par la loi sera-t-il la nouvelle ligne de conduite managériale d’un pays que l’on tente de mettre au pas d’un modèle de vie et de pensée contraire à ses principes et revendications?
Si on cherche aujourd’hui à envelopper d’un voile de soit disant sainteté de l’argent sale pour «packadger» cette phase de transition et soutenir l’action gouvernementale, qu’est ce qui empêchera demain de faire une «fatwa » pour la tétée entre les hommes et les femmes afin de « halaliser » le travail comme le suggèrent certains illuminés ? Où et qui arrêtera ces élucubrations qui tirent bien bas une population qui a besoin d’emplois, d’investissements dans des créneaux porteurs pour une vraie «paix sociale» et la modernité?
D’ailleurs et avant, de s’étaler sur ce sujet ou n’importe quel autre, depuis quand la Tunisie s’en réfère aux fatwas? N’est-ce pas un pays régi par des lois?
Ce gouvernement oublie qu’il n’est que provisoire. Il n’a aucun droit de prendre des décisions qui modifient la configuration globale de la société tunisienne et de ses institutions éducatives, culturelles, sociales et économiques… Où va la Tunisie? Où sont ses structures légitimes? Où est la société civile?
Un Etat de Droit suppose l’application de la loi et rien d’autre. On peut avoir des lois inspirées par les valeurs de l’Islam, mais on ne peut se passer des fondements de l’Etat de Droit.
Si on démarre avec les fatwas pour gérer les mariages « blancs » on finira par gérer ainsi aussi les affaires du pays. N’est ce pas comme si on commençait à baliser le chemin vers la «charia» ?
Amel Djait
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