En effet, l’une des nouvelles les plus significatives à ce niveau, est sans doute le viol d’une jeune fille par deux policiers. Il faut dire qu’être violée par des agents de l’ordre sensés protéger les citoyens, fait vraiment froids au dos. Mais quand ces mêmes bourreaux accusent la victime d’atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur et que la « justice » met en accusation cette dernière hier, nous avons envie de vomir notre indignation et notre dégout devant une « justice » qui chercherait à déculpabiliser un acte qu’aucune personne sensée ne peut admettre, ni lui trouver des circonstances atténuantes.
Ce viol est tout simplement odieux et ses acteurs doivent être punis et soignés.
Accuser la victime est un scandale que tout un chacun doit condamner. Au moment où cette victime a besoin d’être accompagnée psychologiquement pour surmonter les traumatismes, engendrés par le malheur qui lui est arrivé, il est inhumain de la convoquer au tribunal en tant qu’accusée, d’un délit passible de six mois de prison.
Le sort de cette pauvre femme doublement traumatisée, peut conforter la mauvaise réputation de nos policiers jugés corrompus, inefficaces, brutaux et incapables de favoriser l’Etat de droit. Il est urgent d’analyser l’état des forces de police. Il est vrai que le lourd héritage de l’ancien système n’est pas facile à éradiquer. Changer la culture d’une institution demande beaucoup plus que le changement des premiers responsables. Des mesures structurelles s’imposent, notamment au niveau des critères de recrutement et de la formation continue.
Par ailleurs, l’assainissement de la police ne peut se faire que parallèlement à celui de l’appareil judiciaire.
Sans une force policière professionnelle garante des droits humains, proclamés et conventionnés internationalement par l’Etat de droit, le pays ne pourra pas réussir sa transition démocratique, ni retrouver une croissance économique permettant d’améliorer le niveau de vie de ses citoyens.
En attendant ces policiers doivent être jugés pour leur acte inadmissible et ne plus jamais réintégrer leur fonction qu’ils ont déshonorée.
Dorra Harrar
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