Aujourd’hui il est tête de liste du PDP pour la région France 2. Entretien pour en savoir plus.
Mille et une Tunisie : Pourquoi le PDP?
Mahmoud El May : Suite à une rencontre avec Ahmed Nejib Chebbi le 19 Février. Impressionné par l’histoire de lutte du PDP depuis 1983, j’adopte sa vision pour l’avenir de la Tunisie. Leur projet de société est celui que je défends. Il est vrai que d’autres partis ont le même projet mais le PDP a en plus une Histoire qui dit long sur son obstination et sa persévérance.
Mille et une Tunisie : Pourquoi vous présenter à la constituante?
Fils de politicien, je me suis trouvé pendant des années privé de politique de mon pays. Je n’avais pas le courage des militants du PDP. Je me contentais de venir en Tunisie y passer de superbes vacances.
La révolution du 14 Janvier m’a offert une occasion de faire quelque chose pour mon pays. Je veux essayer de sauver les acquis de la Tunisie et pense que la constituante est le premier pas pour la construction de la démocratie. Une démocratie moderne, libérale et tolérante dans le respect des traditions tunisiennes.
Mille et une Tunisie : Quel bilan tirez-vous de ces derniers 6 mois?
Pendant ces six derniers mois, le pays a connu une activité politique 50 fois plus grande que pendant 5 décennies. Nous sommes libres et les partis politiques, les associations, les réunions, etc. sont autant d’occasion pour se réunir, débattre, proposer… Nous vivons vraiment une époque formidable.
Mille et une Tunisie : Quelle lecture faites-vous du paysage politique tunisien actuel?
Nous sommes en présence de trois projets de société. Un projet moderniste et progressiste pour préserver nos acquis et continuer le développement de la Tunisie. Un second qui risque de nous ramener au moyen âge, malgré que ses leaders nous disent qu’ils seront loin d’être extrémistes. Un troisième qui veut appliquer en Tunisie des expériences qui ont prouvé leurs échecs dans le monde. J’en ai oublié un autre qui se veut soi-disant rassembleur. Il est tantôt démocrate, tantôt socialiste et proche des communistes. Il se voit même gouverner avec les islamistes.
Me concernant, mon choix est fait. Il se porte sur le premier projet de société.
Mille et une Tunisie : Est-on Tunisien « autrement » en étant entre deux pays?
En étant entre deux pays, notre amour pour la Tunisie ne se fait que se renforcer. En ayant vécu dans des systèmes différents, j’estime que notre apport est vraiment grand dans des moments aussi particuliers.
Mille et une Tunisie : Comment imaginez-vous à travers le Pdp contribuer au rayonnement de la Tunisie à l’étranger?
Ma contribution au rayonnement de la Tunisie ne peut être partisane. Je ne contribue pas à cela à travers le PDP. La Tunisie est aujourd’hui un exemple. Réussir notre révolution et promouvoir la Tunisie et le devoir de tout Tunisien à l’étranger.
Mille et une Tunisie : Quelles sont les attentes des Tunisiens résidents à l’étranger?
Que la dignité des Tunisiens retrouvée le 14 janvier leur soit étendue. Ils attendent une e-administration et une plus grande proximité des instituons. Ils attendent d’être défendus par leur pays en cas de problème. Ils attendent l’assainissement des forces de sécurités et des douanes pour être bien reçus chez eux.
Mille et une Tunisie : Les TRE sont souvent considérés uniquement comme une source d’argent. Pourquoi n’investissaient t-ils pas plus dans la construction de la Tunisie ?
Les Tunisiens résidents à l’étranger représentent 1.5 milliards d’euros par an d’entrée. Jusqu’ici, ils n’étaient qu’une source de devises et c’est cela qui doit changer. Ils avaient peur d’investir parce qu’ils étaient doublement taxés par la famille.
Aujourd’hui je suis confiant. Ils participeront plus dans le développement de la Tunisie. Je prends déjà les paris que leur apport doublera durant les prochaines années.
Mille et une Tunisie : La Tunisie attire plus d’un million de Français annuellement et son image reste celle d’une destination de masse. Comment changer cette appréciation ?
Proposer mieux avec de meilleurs services et de plus beaux hôtels… Les Français sont demandeurs mais c’est la Tunisie qui n’offre pas. Marrakech est un exemple et la Tunisie peut offrir la même chose, mais malheureusement trop peu d’efforts sont fournis dans ce sens.
Mille et une Tunisie : La révolution a-t-elle changé le regard de la France sur la Tunisie? Celui-ci est-il en train de s’effilocher après ce standing ovation qu’a fait le monde à la Tunisie?
Non. Tout le monde attend la Tunisie et rien ne s’effiloche.
Mille et une Tunisie : Nicol as Sarkozy s’est rendu en Libye et en Algérie et pas en Tunisie. Faut-il y voir un signe de perte de terrain au profit d’autres puissances étrangères?
Nicolas Sarkozy fait ce qu’il veut. Et s’il est allé en Libye, c’est qu’il a investi lourdement la France en argent et en vies humaines pour la Libye. Maintenant Nicolas Sarkozy a aussi invité la Tunisie au G8 et bientôt au G20. Tout ce que la France fera en Libye ne pourra se faire qu’avec la Tunisie francophone et proche.
Mille et une Tunisie : Afin d’en savoir plus sur vous, quels sont vos goûts de voyages ? Quelle est votre destination préférée?
J’ai des goûts de luxe que je risque de différer… Mais le jeu en vaut largement la chandelle.
Mille et une Tunisie : En Tunisie, où aimez vous sortir? Qu’aimez-vous faire pour vous détendre ? Quel est votre région préférée?
Toute la Tunisie est ma région. Mon éloignement dès l’âge de 7 ans a fait que j’ai en moi tout le pays jusqu’à l’exagération. De Djerba à Zarzis, de Tozeur à Ain Drahem, de Tabarka à Bizerte, j’aime profondément ce pays… Je conserve fièrement la médaille de la bataille de Bizerte de mon père à qui je pense en ces moments très particuliers.
Mille et une Tunisie : Au-delà des noms sur la liste Pdp France 2 qui sont brièvement les autres candidats de votre liste?
Surtout des jeunes femmes et hommes de la seconde génération. Des militants du Pdp d’avant le 14 janvier.
Mille et une Tunisie : On ne peut finir l’entretien sans vous demander ce que vous pensez de la politique énergétique tunisienne. Quelles propositions pourriez-vous faire étant vous-même un des rares spécialistes de la question et opérez sur différents pays et régions comme la Turquie ou Afrique de l’ouest?
Comme dans tous les autres domaines, il faudra de suite libéraliser le secteur. L’état gardera le contrôle des prix et sera un régulateur. Le risque des fluctuations ne doit pas être pris par l’état. Celui-ci mettra des prix plafonds et les opérateurs se feront la concurrence. C’est le consommateur qui s’en sortira gagnant. Si l’état veut continuer a subventionné le secteur, il faudra mettre faire un point un système pour que les consommateurs en profitent directement.
Propos recueillis par Amel Djait
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