« férhat laamor » : La Tunisie destination de mariage ou nouveau débat « politique »

Il pousse la  « solidarité » jusqu’à l’organisation d’une méga fête rehaussée par la présence du chef du parti en personne. Tout y est : calèches, pâtisseries, coiffeurs, costumes et « foutas et blouza », chanteurs, « rouzatta », …L’événement est médiatisé et va se reproduire dans différentes régions du pays.

A ceux qui se demandent si des clauses interdisant le divorce sont comprises dans le forfait, il faudra attendre pour recevoir la réponse. Quoique chez « Enahdha », on ne divorce pas ou peu. C’est facile, on laisse de côté l’épouse et on en prend une autre ! Merci qui ? Merci « Enahdha » et son projet de société pour la Tunisie. Exit le CSP, l’égalité, la liberté…
Ceux qui se demandent à quelques jours du mois de  Ramadhan si ce parti va aussi organiser des circoncisons collectives, c’est plus que certain. La pratique est classique et a été exécutée avec brio par l’ancien système. Les plus perplexes vont jusqu’à se demander si des divorces, des suicides ou des enterrements vont aussi être prévus en gros…

Pour le moment, revenons à la fête qui s’est tenue un 25 Juillet. Le choix de la date le jour de la fête de la République Tunisienne est tout un symbole ! Après les enfants de Bourguiba, allons-nous aller vers la génération Enhadha ?

Au lieu de 8 ce sont 7couples d’heureux tourtereaux qui ont convolé en justes noces. La fête a duré deux heures et a provoqué une polémique. Que désirer de plus ? Pourquoi se priver si l’on peut se rendre service et faire briller son image en rendant les autres plus heureux ! Il va de soi que ces pratiques,  outre le  fait d’être à mille lieux de nos coutumes,   auraient imposé de préserver la dignité des gens à qui on prétend venir en aide. Ceci bien entendu,  aurait exclu toute dimension politique de cette œuvre caritative.

Reste à savoir depuis quand un parti politique organise  des mariages ? Ces événements seront-ils comptabilisés dans leur PR, campagne électorale ou n’est ce que du populisme d’un goût douteux ? La loi des partis qui précise les règles de financement de ces derniers ne devrait-elle pas interdire ce genre d’aides, si l’on peut considérer que c’est d’aide dont il s’agit !

Considérés comme des promesses, ces mariages collectifs plaisent et séduisent des jeunes épuisés par la misère en leur rappelant que leur corps a des besoins et que l’horloge biologique est en marche. Jouer sur les besoins naturels de jeunes fougueux ne relève t-il pas d’une certaine forme de perversité ?

Dans de nombreux cas cela motive. D’ores et déjà de nombreux jeunes y pensent avec enthousiasme. Ceux qui adhéraient au prix d’une promesse de travail ou de convictions voient en cette possibilité de mariage  un nouvel atout non négligeable qui ferait pencher leurs voix au profit d’un parti politique qui apparait comme l’une des principales forces organisées de la nouvelle mosaïque politique tunisienne.

Faute de répondre aux attentes de la jeunesse par un programme politique et économique, Enahdha propose une autre façon de faire le débat. Peut –être qu’à force de coups médiatiques de ce genre, ce parti finira par établir une stratégie qui résoudrait plusieurs problèmes en faisant de la Tunisie une vraie capitale du mariage. C’est idéal pour calmer les esprits, faire travailler les PME  et remplir les hôtels de forfaits » voyage de noces »  . Qui dit mieux ?

Amel Djait

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