Là où ca vire au roussi, c’est quand on commence à faire mijoter un peuple sans même se saisir de ce qui lui importe le plus.
L’Assemblée constituante tunisienne élue le 23 Octobre 2011 fait étrangement son marché parmi toutes les prérogatives qu’elle s’est attribué sans toucher au plat de résistance qui fait saliver tous les Tunisiens, la rédaction de la constitution. Une étrange manière de répondre à ses envies gourmandes… ou carnassières !
Pour le moment, ce sont les Tunisiens que l’on fait revenir à feu de moins en moins doux dans des problèmes d’insécurité, de hausse des prix, de chômage, de pauvreté et d’absence d’horizons. On touille un peu. On y rajoute l’inexpérience des nouveaux gouvernants et des quelques privilèges qu’ils s’accordent ou accordent. Le tout est relevé de craintes pour les libertés individuelles et de laisser-aller vis-à-vis des salafistes, des corrompus, etc.
On porte le tout à ébullition et on y rajoute confrontations, violences verbales et physiques entre les manifestants et les forces de l’ordre, les journalistes et le gouvernement transitoire, les salariés et leurs patrons, les gouvernants et les gouvernés …
Bref, une recette idéale pour rater un plat qui marquera peut-être malheureusement l’histoire tunisienne par son goût amer… Un plat qui devient de plus en plus indigeste pour le peuple qui souffre et à qui l’on bouche de plus en plus les horizons.
Que l’on cuisine son peuple par la peur ou par l’incompétence, le résultat est le même ! La Tunisie marine, s’étouffe et ne saurait résister longtemps à une économie qui s’écroule.
Il est temps que les Tunisiens refassent leur marché électoral afin de sortir de cette «assiette tunisienne» caractérisée par l’incohérence des ingrédients et qu’aucune recette ne pourra parvenir à mettre en perspective.
Mais face aux maitres du laboratoire actuel, l’opposition défraichie et défleurie n’a rien semé pour récolter. Le chaudron est vide et l’hiver sera t-il encore long ?
Amel Djait
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