Même pour la coiffeuse, pas de censure !

Selon le journal «Le Maghreb», le ministre s’est dit surpris que certains libraires acceptent de distribuer un tel livre en Tunisie, mis à part la liberté d’opinion et d’expression,  » la question mérite d’être examinée du point de vue moral, d’autant que, même en Europe, il y a des ouvrages qui  ne sont pas vendus pour des considérations morales », déclare le ministre

Si le gouvernement est surpris par l’attitude des libraires, nous aurions pu l’être de l’attitude du gouvernement surtout que certaines librairies ont choisi d’eux-mêmes de ne pas distribuer le livre en question. Le gouvernement ne sait-il pas que censurer un livre donnera davantage envie aux Tunisiens de le lire? Ne passe-t-on pas d’une ère qui a censuré « La régente de Carthage » à celle qui aurait censuré « Ma vérité »? Va-t-on vite en besogne si l’on dit que les rôles s’inversent et que la censure reste? Ouf! Serions nous tenté de dire! Il n’est nullement question de censure. l’information a été démentie mais pas assez rapidement si bien que la rumeur a gonflé.

Censurer un livre, peu importe son auteur ou son contenu revient à infantiliser le citoyen et à lui dire ce qu’il lui est permis de lire ou non. La suite on la connait, dans ce cas, censurer le livre reviendra à se le partager sous le manteau, sur internet… Un retour à  « comme avant », c’est-à-dire comme sous Ben Ali au temps de la répression.

Pire encore, pourquoi faut-il que le gouvernement pousse les défenseurs de la liberté d’expression à choisir entre le pire et le ridicule : accepter la censure d’où qu’elle vient ou défendre Leila Ben Ali!

Sachant que le ridicule ne tue vraiment plus, le gouvernement aurait  offert une campagne publicitaire gratuite pour le livre de la coiffeuse.

Pour le moment, la campagne a été gratuite et internationale puisque les médias du monde entier parlent à nouveau de la Tunisie et du retour de la censure!

Amel Djait

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