Ils sont 87,5 mille hommes contre 51 mille femmes à avoir consulté. Pour résumer, cela revient à dire que sur une population de 11 millions d’habitants, que plus de 12% des Tunisiens souffrent de troubles psychiatriques.
Des crampes digestives, des troubles du sommeil, des troubles du rythme cardiaque, ajoute le Dr Mrad. Selon lui, «les évènements du 14 janvier ont réparti les Tunisiens en trois groupes bien déterminé : il y a ceux qui ont opté pour une attitude psychologique de lutte, et donc d’affrontement de la situation. Ceux qui ont opté pour une attitude de fuite psychologique qui traduit un certain déni d’autoprotection. Et, enfin, ceux qui ont succombé à l’épuisement psychologique».
Edifiant !
En attendant, on se demande combien se trouvent dans pareil état en ne consultant pas. Pour ne citer que les violences quotidiennes, celles-ci ne sont que les symptômes de ce mal-être qui poussent les jeunes à embarquer sur des bateaux de la mort et qui font que la moitié des Tunisiennes subissent des violences physiques.
Un peuple qui vit de plus en plus dans la précarité et un Etat qui gère mal ses 25% de pauvres et ses 1,5 millions d’illettrés. L’Etat ne parvient pas à redonner espoir. Il porte le lourd héritage du passé mais aussi un gouvernement défaillant à qui incombe la responsabilité de notre avenir.
Le peuple Tunisie s’est révolté contre la faim, l’injustice, le déséquilibre régional, le chômage… Aujourd’hui, il se retrouve au cœur de débats qui ne le concernent que peu et d’enjeux électoraux qui le brouillent à un moment où il n’a qu’un souci en tête : trouver du travail, nourrir ses enfants et vivre en paix avec dignité.
La situation ne date bien évidemment pas d’aujourd’hui. Un Tunisien sur deux souffrait en 2005 de troubles mentaux. Une enquête, menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et passé sous silence, révélait que 37% des cas présentaient des problèmes de dépression et d’anxiété. Un constat d’échec politique pour l’ancien régime de Ben Ali.
La Tunisie compte 212 hôpitaux psychiatriques pour 10 millions d’habitants.
Amel Djait
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