L’Assemblée Constituante de la débâcle

Il a répliqué que cette précision se devait d’être vérifiée. Déni de la réalité, autisme ou dédain ? Les appels de détresse, les appels urgents de la société civile n’ont servis à rien. Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut voir.

Les  Gouvernements BCE pas plus que celui issu des élections du 23 Octobre ne semblent prendre en considération les urgences des Tunisiens. A l’image du pays agonisant, ce blessé de la révolution est un coup de tonnerre supplémentaire qui gronde face aux singeries d’une opposition éclatée, inaudible et pas crédible. Il sanctionne les pitreries d’un gouvernement qui incendie tout sur son passage en multipliant les accusations maladroites et tendancieuses. Le tout reflète que les priorités de cette Assemblée Constituante à la dérive et de ce gouvernement qui se débat sont ailleurs.

Avec un esprit revanchard, des luttes intestines et des règlements de compte, quelle image donnons nous au monde et à nous-mêmes ? Interloqués peuple et élites  ne comprennent pas qu’on les jette avec l’eau du bain.
Entre un Président provisoire qui fait se fait huer à chacune de ses sorties et qui visiblement ne peut rien mettre dans son burnous  sans poches, des ministres qui passent leur temps à insulter, dénigrer et accuser les médias ou la centrale syndicale et un Chef de gouvernement qui se devait d’être au rendez vous  pour  présenter sa feuille de route mais qui finit par poser un lapin aux tunisiens où va le pays ?

Le rouleau compresseur d’Enahadha est en marche. Il confirme tous les jours un peu plus sa main mise sur l’Etat et traine à passer au plus important : A savoir la rédaction de la constitution, une date d’élection, une confirmation des fonction de  l’ISIE en multipliant les diversions dans lesquelles s’engouffrent la société civile et les partis politiques.

Surestimant sa force et sa représentativité dans la rue, dans sa marche, le parti islamiste au pouvoir s’attaque à tout ce qui lui résiste et dévore ses propres alliées comme le CPR qui éclate et Ettakatol qui s’effrite. Sur son chemin, il est aidé par un Mustapaha Ben Jaafar qui semble dépassée et ne s’acharne plus qu’à stigmatiser l’opposition. Quelle triste image que celle de l’Assemblée vide d’avant-hier ! A quoi jouait t-on se ce n’était  à  s’auto féliciter ?  Ben Jaafar en usant et abusant de sa position veut être pouvoir et opposition. A force de décrédibiliser autrui, c’est toute l’Assemblée et son travail qu’il phagocyte.

La Constituante se doit d’être l’espace de construction de tous les avenirs, un espace de contestations et d’apprentissages. Un réceptacle des aspirations.  Comme Mohamed Ben Romdhane, elle a été grièvement blessé…Veillons à ne pas la laisser mourir !

Amel Djait

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