Elle attendait le prince charmant qui ne s’est jamais présenté. A un certain moment de sa vie, elle essaya de partager les joies de ses amis, leur mariage, la naissance de leurs enfants, mais elle a vite fait de déchanter car ils ne l’invitaient pas préférant être entre couples. Elle a pu néanmoins gérer sa solitude, se trouver un équilibre, voyager, rêver…, bref, rester debout malgré un entourage hostile qui ne ratait pas une seule occasion de lui rappeler que son statut de célibataire est une tare que rien ne peut « guérir ». La maternité, l’éducation des enfants et le soutien apporté à son conjoint constituent les principaux rôles d’une femme, entendait-elle dire par les uns et les autres.
Passée la quarantaine, les questions fusèrent dans sa tête : qu’est ce que j’ai fait de ma vie ? Quel est mon tort ? Que me reproche cette société que j’ai pourtant respectée ? Etant l’épouse de personne, devrais-je être un « rien » ?
Beaucoup de femmes célibataires en Tunisie ont eu une vie qui ressemble à celle de Khedija, leur tort est d’appartenir à une société qui reste machiste, victimes elles-mêmes des préjugés de cette dernière, ne pouvant pas remettre ces valeurs en cause.
Le célibat des femmes est un problème très délicat et compliqué. Il constitue des souffrances humaines quand il n’est pas un choix de vie, assumé et vécu dans la liberté.
Certains prétendent qu’en réinstaurant la polygamie on viendrait à bout de celui-ci, alors que dans des pays comme l’Arabie-Saoudite, où la Polygamie est autorisée le taux des femmes célibataires est très important. Dans ce genre de pays où la femme est réduite uniquement à son statut d’épouse, être la femme de personne consiste à n’être réduite à un rien…
Dorra Harrar
{mainvote}