il encourt au moins, un an de prison, 1000 d d’amende et des frais consistants d’avocat qui omet de lui dire qu’il ne peut rien pour son gosse et que de toutes les manières il purgera sa peine et qu’elle paiera l’amende.
Latifa raconte sa peine à qui veut bien l’écouter. Elle ne comprend pas où elle a faillit « j’ai pourtant tout sacrifié pour mon gosse » répète-t-elle.
En écoutant Latifa, je ne voyais pas clairement comment l’aider, mon esprit s’est mis à s’investir à analyser la législation sur la drogue, plus j’y pense, plus je me rends compte que celle-ci a besoin d’être réformée :
Cette loi ne faisait aucune différence pour les peines à infliger aux consommateurs et aux dealers. En 1992, les peines ont été revues à la hausse sauf pour les consommateurs. Depuis cette date, il est possible pour des personnes dépendantes de se faire traiter notamment au centre de désintoxication de Jebel Oust qui est actuellement hors service. Le consommateur de drogue reste cependant considéré comme un délinquant, qui relève du code pénal. Pourtant il s’agit, dans la majorité des cas de malades ayant besoin d’une injonction thérapeutique. La punition pour les consommateurs demeure donc très sévère. Elle peut s’avérer fatale pour les jeunes appartenant à des familles modestes qui n’ont pas la capacité de l’aider dans son insertion sociale après la prison. Ces consommateurs ainsi que leurs familles ont besoin d’accompagnement d’écoute et d’orientations adéquates. La loi actuelle ne fait que les enfoncer encore plus, dans des problèmes économiques et sociaux. Elle n’est nullement efficace pour endiguer la toxicomanie, phénomène en augmentation en Tunisie, comme partout dans le monde. Celui-ci est dû à des problèmes multiples économiques, sociaux et psychologiques. La répression, notamment des consommateurs ne peut nullement résoudre ce problème. Elle aggraverait au contraire des situations qui à la base sont précaires, la punition ne peut qu’amplifier cette dernière.
Il est donc, urgent que les acteurs de la société civile appellent l’Etat à réviser cette loi. Il doit Considérer les consommateurs comme des malades à prendre en charge par des structures spécialisées.
Des cas, comme Latifa se comptent par milliers en Tunisie : Des vies humaines livrées à leurs soucis, perdues dans un tourbillon de problèmes et de misère qu’elles sont incapables de comprendre et de surmonter.
Cela donne des frissons surtout quand on pense que le trafic de thune a été pendant des années, « l’œuvre » du pouvoir déchu…Quelle injustice !
Dorra Harrar
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