Aïd El Adha, fête ou angoisse ?

Certains troupeaux de moutons passent par plusieurs intermédiaires avant leur écoulement sur le marché, résultat, les prix augment chaque fois qu’un intermédiaire prend sa marge.

Il est certain que les pratiques des spéculateurs informels ont un impact important sur la flambée des prix. Par ailleurs, l’offre est inférieure à la demande, ce qui expliquerait la cherté du mouton. A défaut de pouvoir contrôler ce marché informel, l’Etat compte importer du cheptel de l’Europe de l’est, afin d’augmenter l’offre et provoquer la baisse générale des prix.

La hausse des prix est bien sûr supportée entièrement par le consommateur, qui prospecte désespérément le marché et s’inquiète. Il examine toutes les possibilités dont il dispose pour s’acquitter du prix du mouton pour fêter l’Aïd : possibilité de jouir d’un crédit pour la majorité des travailleurs du secteur public, générosité des patrons pour ceux du secteur privé. Certains comptent même emprunter auprès de parents ou d’amis. Cette fête est donc un souci important non seulement pour les pauvres mais aussi pour la majorité des familles moyennes. Des familles déjà éprouvées par Ramadan, Aïd el Fitr et la rentrée scolaire. A les voir et à les entendre se plaindre de la cherté du mouton, on n’a pas l’impression qu’ils préparent une fête mais subissent un calvaire. On a presque pitié d’eux…

La question qui se pose est : pourquoi ils ne changeraient pas d’habitudes pour mieux s’adapter à leurs moyens et à leur réalité financière. Ne pas acheter ce fameux mouton, d’autant plus qu’il s’agit d’un rite facultatif d’un point de vue religieux.

C’est compter sans la tendance masochiste de certains de nos concitoyens : leur esprit consumériste et leur irrationalité sont peut être beaucoup plus décisifs dans leurs choix de vie que les préceptes religieux qu’ils ont tendance à adapter à leurs vraies priorités…

Dorra Harrar

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