Le choc est énorme. Comment peut-on en arriver à spolier un peuple de son histoire? Pourquoi veut-on anéantir son identité?
Il y’a quelques mois, nous disions, ces «assassins» n’hésiteront pas à s’attaquer encore et encore à tous les mausolées, aux rites, aux croyances, à l’identité des Tunisiens… Faut-il attendre qu’il détruise Le Bardo ou Dougga pour comprendre et prendre les mesures qui faut. Faut-il attendre qu’ils incendient tout le pays et ne laissent que des ruines? La protection des monuments n’est -elle pas des responsabilités de l’état?
Les mausolées de nos Nos saints sont pris pour cible. Depuis le 14 janvier ici et là des attaques ont été portées sur les mausolées du pays. «Sidi Bouhdida» à El Fahs, « Sidi Abdelkader Jilani» à Menzel Bouzelfa, «Sidi Yaakoub» à côté de Matmata, et la liste est bien plus longue… Les responsables de la destruction des mausolées ont estimé que visiter ces lieux sont des «acte de mécréance», c’est-à-dire «kuffr»!
Ce soir, ils s’attaquent à Sidi Bou said et ce sont 800 ans qui partent en fumeé !
Ils n’ont pas hésité à brûler ce lieu historique. Au nom de quoi et de qui? De quelle autorité se prévalent-ils pour torpiller ce lieu et porter atteinte aux us et coutumes du peuple et de détruire son patrimoine culturel?
Ces actes sont-ils l’œuvre de Tunisiens? D’où viennent ces mercenaires qui portent la haine et roulent pour des projets de société venus d’ailleurs? Comment laisse t-on faire? Où est la sécurité? Pourquoi ces monuments en sont pas protégés? Qui garantit que demain cela ne soit pas le Bardo qui soit brûlé, on y expose des statues et des torses nus!
Aujourd’hui, ces fervents d’un islam venu d’ailleurs profanent la culture et l’islam tunisien. Le cris de colère sont perceptibles. Il était urgent de protéger marabouts de tous les saints de Tunisie avant qu’ils ne soient détruits. Il était impératif d’anticiper ces actes criminels et d’arrêter les responsables. Déclarer et dénoncer (les anciens pillages et saccages des autres mausolés) via des communiqués n’est pas digne d’un gouvernement.
Les ministères des affaires culturelles, des affaires religieuses et de l’intérieur sont responsables de ce patrimoine que l’on détruit. Ils sont responsables de ce qui arrive à Sidi Bou Said et responsables de ce qui va arriver aux autres monuments car cette vague de violence et d’ignorance ne s’arrêtera pas.
En ces temps de pauvreté, il convient de rappeler que les sièges des marabouts sont des portes que l’on pousse les jours de grandes faim et soif. En ces temps délicats, les marabouts sont un équilibre social et économique fragile mais vitale à protéger et respecter. Ils sont un élément de notre culture.
Amel Djait
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