Le nombre de clients/patients qui se décident à joindre l’utile à l’agréable en se faisant soigner à moindre coût à l’étranger s’accroit. Les offres sur internet explosent et les tours opérateurs s’y investissent en proposant de plus en plus de destinations « médicalement touristique ».
La Tunisie qui a pris de l’avance dans le secteur du tourisme dentaire notamment commencerait-elle à se faire rattraper par de nouvelles arrivées comme la Bulgarie ou la Hongrie ? La nouvelle direction du tourisme et de la santé a-t-elle conscience que le tourisme médical de façon plus générale est une guerre que se livrent plusieurs pays.
Si le marché est en forte expansion, tous les pays ne profiteront pas de cette manne financière de la même manière. Pour cela, il faut cesser de perdre du temps, aiguiser ses armes et mettre en application une stratégie efficace pour arracher sa part du marché sur l’échiquier mondial.
Pas moins de 20 pays émergeants se disputent un positionnement fortement créateur de valeur. Citons ici le Maroc, l’Inde, la Jordanie, le Liban, la Thaïlande, le Mexique, le Brésil… La carte géographique du monde est en phase d’être redessinée, selon les spécialités chirurgicales et les domaines d’intervention : chirurgie plastique, des yeux et dentaire en Tunisie, traitement des maladies de peau en Turquie, transplantation d’organes, notamment rénale et greffe du foie en Thaïlande, chirurgie des paupières au Panama , fécondation in vitro en Espagne….
Dans un récent article de l’Afp, on apprend que « traditionnellement, les flux sont assez balisés. Le Mexique pour les patients américains, la Thaïlande, l’Inde ou la Malaisie pour les Asiatiques, la Hongrie et ses soins dentaires à des prix défiant toute concurrence pour les Européens, sont les destinations classiques de ceux qui cherchent des traitements moins chers et souvent plus rapides que dans leur propre pays. Beaucoup de Russes fortunés se font soigner en Allemagne, tout comme les ressortissants des pays du Golfe; les Africains bien lotis viennent en France, les résidents d’Amérique Latine à Miami ». Où se placerait donc la Tunisie ?
Selon les spécialistes, le tourisme médical n’est pas global mais régional et c’est probablement ce qui explique la position de leader de la Tunisie sur le marché libyen et certains marchés africains.
Un tourisme en bonne santé
Ce qui n’empêche pas les destinations de se donner les moyens de leurs ambitions. Le gouvernement turc en vue de devenir un des acteurs principaux a récemment lancé un programme de démolition de vieux hôpitaux, pour les remplacer par des établissements destinés en priorité aux étrangers. En ligne de mire, les clients des pays arabes et du Golfe. Même chose à Dubaï, où une zone franche médicale a vu le jour pour attirer la clientèle des pays voisins. A Berlin, des cliniques ont ouvert des « chambres confort » pour les patients étrangers, avec personnel hôtelier aux petits soins. Même chose en Grèce où les prix défient toute concurrence par rapport au reste de l’Europe.
En Tunisie, de nombreux projets sont en gestation et il ne reste plus qu’à compter sur le « génie » tunisien pour ne pas rater ce tournant important. Pour le moment, une chose est sûre. Le tourisme médical est en bonne santé. Il a assurément de beaux jours devant lui.
Amel Djait
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