Détrompez -vous, ce n’est pas à la terrasse d’un café en Tunisie ou ailleurs dont il s’agit, c’est vraiment sur le stand du tourisme tunisien que l’on vendait le verre de thé à 1 euro dans un gobelet en plastique.
Un thé cela s’offre, de surcroit durant un événement censé faire la promotion de la destination Tunisie. Offrir un thé est un signe d’hospitalité et de bienvenue dans notre culture. C’est un cérémonial précieux qui s’enregistre au patrimoine immatériel de la Tunisie.
Ce qui semble être une initiative malheureuse, puisque du côté de l’ONTT aucun accord n’a été donné pour pareils agissements et où une enquête semble être en cours à ce sujet, est en fait inadmissible. Contactée, la représentation du Tourisme tunisien à Bruxelles n’a pas encore répondu à nos questions.
Sans vouloir polémiquer, cet incident pose à nouveau le problème du rôle des représentations tunisiennes du tourisme à l’étranger et du profil de ceux qui y sont nommés. A ce jour, la révolution ne semble pas être passée par là. Cela impose aussi de commencer des réformes profondes par la nouvelle gouvernance. Quand s’y mettra t-elle?
Parallèlement un somptueux dîner concocté par Paul Bocuse était offert à Lyon en présence du ministre tunisien du Tourisme puisque la Tunisie était à l’honneur . Entre un thé à 1 euro et des dîners gastronomiques à plusieurs centaines d’euros le menu, le grand écart est époustouflant.
Depuis la révolution beaucoup d’argent a été dépensé en cocktails, dîners et opérations de promotion pour quel résultat? Il est urgent d’en faire le bilan pour ne pas refaire deux fois les mêmes erreurs. L’argent et le client se font rares par les temps qui courent et il est urgent de se pencher sur les problèmes de fond du tourisme tunisien pour que plus jamais l’image ne se retrouve aussi malmenée. Sans cela, à quoi aura servi la révolution?
Amel Djait
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