Des jeunes en colère rouspètent car on ne leur a pas donné leur dû. Ils attendent de voir du « Shih ». Entendez par là du boulot grâce aux nombreux projets que l’homme d’affaires investirait dans diverses régions du pays.
Retour dans la salle archicomble. L’équipe de sécurité et les animateurs du parti n’arrivent pas à faire taire les jeunes qui mettent du cœur à scander des slogans pro UPL. Par moment, Slim Riahi parvient même difficilement à faire son discours malgré l’insistance des harangueurs. Un discours superbement écrit contenant beaucoup de promesses et quelques attaques contre ceux qui prônent « le modèle ottoman », ceux qui ont « spolié le peuple et continuent à vouloir se maintenir au pouvoir » et « se fracasseront par manque de moyens », dit-il. Un discours bien construit mais pas suffisamment convaincant car émis par ce jeune milliardaire qui commence peu à peu à s’y voir.
Les arrivées et départs de Slim Riahi en méga star entouré d’un cordon de sécurité donne le ton de ce que ce serait s’il venait à prendre un vrai poids politique. La mise en scène augure d’un égo surdimensionné et d’une forme d’impatience. Le slogan de son parti prêchant la précipitation avec son « TAWA » et un doigt pointé en guise d’ordre en dit tout aussi long.
A mon étonnement devant cette horde sécuritaire disproportionnée on me répondra : « Des intégristes ont voulu semer le trouble et empêcher le chef de faire son discours. Il a fallu les sortir et nous avons peur pour lui », m’explique une militante. La légende Slim Riahi est en marche et TAWA!
Question show, on n’en attendait pas mois de l’UPL. Un show à l’américaine avec de la musique, de superbes hôtesses, le rappeur Balti en animation et une salle qui a fait le plein. Question programme, nous y reviendrons plus en détails mais l’UPL base celui-ci sur la justice et sur une économie performante. Il prévoit un taux de croissance de 7 % en moyenne, d’ici 2016, et la création de plus de 525 mille emplois.
Pour la constituante, l’UPL est présent dans 30 listes et la moyenne d’âge de ses candidats est de 34ans.Le parti enregistre plus de 50 000 adhérants. L’ambition de l’UPL est «le bonheur pour tous et la liberté pour tous». Sa méthode : l’audace et l’action. «Les Tunisiens doivent prendre en main leurs propres affaires et ne plus se laisser bercer par des paroles et de vagues promesses toujours renvoyées dans un futur lointain». Ils précisent : «nous avons trop longtemps appris la patience. Nous voulons du concret, TAWA».
Pour le moment, le parti peine à construire sa crédibilité. Beaucoup d’argent et de promesses circulent. Slim Riahi n’est pas un homme pressé. Il l’a dit à plusieurs reprises. Il se donnera les moyens et le temps qu’il faut pour atteindre ses objectifs.
Pour le moment, il en atteint un. Tous les Tunisiens, avant le 14 janvier, se partageaient sous silence le rêve d’avoir un futur président veuf, fils unique et milliardaire. Les Tunisiens l’auraient-ils trouvé Tawa ?
Amel Djait
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