Tunisie: Chronique de jours détestables dans un pays méprisant

Que se passe-t-il en Tunisie ? La question devient anodine et loufoque. Aussi ridicule que le quotidien d’une population tunisienne épuisée. Tour d’horizon de journées ordinaires dans un pays qui n’est plus extraordinaire du tout ! Que reste-t-il de l’exception Tunisienne, si tant est qu’elle a vraiment existé un jour ? Ceci est une chronique que je tiens pour raconter la vie de tous les jours. Car les journées extraordinaires semblent désormais si lointaines ! Tenir un carnet de pessimisme aide-t-il à exorciser cet état de dépression, de lassitude et de laisser aller général ? Peut –être…Tentons l’expérience !

Amel DJAIT

El Jem ordinaire?

Se souvenir que la Tunisie a imposé une forme d’admiration dans le monde entier il y’a une décennie ( Janvier 2011) semble désormais aussi lointain que les belles années qu’a du connaitre le Colisée d’El Jem au temps de l’empire Romain où j’ai passé la soirée hier !

2 heures de route pour assister à un spectacle en l’honneur de Ray Charles dans le cadre du Festival des Musiques du Monde, Benjamin du célèbre festival Symphonique d’El Jem. Si le concert n’en valait pas forcément la peine, sinon celui de faire plaisir à ma mère, la situation vécue hier raconte les paradoxes de mon pays.

La ville d’El Jem est épouvantable ! Celle-ci est moche comme quasiment toutes les villes et villages du pays hormis trois ou quatre quartiers dans Hammamet, Sidi Bou Said, Erriadh, Tozeur ou Mutuelleville ! La laideur, la disharmonie et la gabegie règnent partout.

A El Jem, cela est d’autant plus retentissant ! Le site transpire la somptuosité et gémit de son encerclement d’échoppes de « makloub »  et de cafés misérables remplis de chaises en plastique et où des messieurs mal fagotés et pas rasés depuis une semaine commentent les dernières tentatives d’immigration clandestine et les descentes musclées de la police et de la douane dans les hangars de vente et de stockage de semoule. El Jem est devenue une des villes les plus incontournables en matière de commerce parallèle;  une extension de mauvais goût des bazars bas de gamme d’Istambul ou de Ghwenzu.

La soirée est belle. Le « band » tente tant bien que mal d’animer une soirée ou à peine 100 personnes font semblant de s’amuser et profiter d’une prestation à peine digne d’un club mal famé ! Au comble et avant même que l’artiste ne finisse sa prestation le Directeur du festival lui enlève le micro des mains pour annoncer le prochain spectacle. Il le somme quasiment de présenter sa dernière chanson ! Au grand désespoir des spectateurs! L’artiste lui-même en rit sans forcément réaliser ce qui lui arrive ! Fin de l’histoire !

Une soirée ordinaire pour des spectateurs encore plus ordinaire et un artiste ordinaire pour un festival encore moins qu’ordinaire !

Fin de l’histoire!

Laisser une commentaires

Menu